Tout nous semble normal
Nous trouvons normal de nous déplacer avec une tonne et demie de ferraille, d'avoir chaud quand le temps est froid et que nos habitations soient fraîches lorsqu'il fait chaud.
Nous trouvons normal d'avoir de l'eau lorsqu'on ouvre un robinet, d'être éclairés lorsque nous tournons l'interrupteur et de voir nos déchets disparaître lorsque nous actionnons la chasse d'eau.
Nous trouvons normal que nos supermarchés regorgent en permanence de produits qui paraissent indispensables à notre confort.
Nous trouvons normal de pouvoir séjourner en hiver au bord d'une mer tiède grâce à l'avion et d'aller faire nos achats de Noël à Londres ou à New-York.
Nous trouvons normal qu'on abatte des forêts entières pour produire le papier de nos éphémères journaux, qu'on ôte la vie chaque jour à des millions de poulets, de porcs et de vaches pour notre nourriture, qu'on épande largement des herbicides, des pesticides et des fongicides pour produire en quantité suffisante les céréales nécessaires à notre alimentation.
Nous trouvons normal d'arracher à la croûte terrestre des milliards de tonnes de minerais pour produire tous les objets dont nous ne pouvons plus nous passer.
Les automobiles, les lave-vaisselles, les laves linges, les congélateurs, les téléphones portables et les ordinateurs sont devenus à nos yeux des objets de première nécessité.
Par ailleurs, nous sommes catastrophés à la vue des inondations que la télévision nous présente chaque fois qu'il y a un orage quelque part. C'est la faute au réchauffement climatique aurait dit Molière. S'il fait chaud, c'est le réchauffement climatique, s'il fait froid c'est le réchauffement climatique, si le Titanic a coulé c'est probablement le réchauffement climatique qui avait envoyé un iceberg devant sa proue.
Par contre, on nous cache soigneusement que la circulation automobile cause chaque jour la mort de 3'500 personnes dans le monde, plus de 50'000 blessés graves dont beaucoup seront condamnés au fauteuil roulant. Elle cause aussi des troubles respiratoire à des centaines de millions de personnes. C'est devenu la normalité de notre quotidien.
Le prix de notre confort
Tout ce que nous considérons comme normal n'est possible qu'à condition de brûler quotidiennement 21 millions de tonnes de charbon, 15 millions de m3 de pétrole et 10 milliards de m3 de gaz. Nous sommes devenus des dévoreurs d'énergie. |