L'Homme, une espèce invasive 

Homo sapiens est une espèce invasive qui prend une part importante dans les modifications de son environnement. Les grands mammifères qui existaient encore à l'arrivée de l'Homme ont été anéantis et ont disparu.

 La domestication de l'énergie a permis à l'homme de décupler son impact sur la nature. L'explosion démographique incontrôlée, provoquée par le développement de l'hygiène, l'invention de la vaccination et les progrès de la médecine a engendré un changement radical du comportement humain. Son habitat s'étend progressivement sur celui d'autres espèces animales au détriment de celles-ci.

Loin du clan primitif de nos ancêtres, nous nous regroupons aujourd'hui dans de grands ensembles qui eux-même constituent des villes de plus en plus grandes. La subdivision du travail qui en découle fait que chacun d'entre nous n'est plus qu'un petit rouage dans l'immense usine que constitue l'organisation de notre humanité actuelle. L'école obligatoire imposée dès le plus jeune âge, façonne les individus à s'intégrer servilement dans cet immense système social. Nous sommes devenus les esclaves de notre propre génie.

Hier

Aujourd'hui

Tout nous semble normal

Nous trouvons normal de nous déplacer avec une tonne et demie de ferraille, d'avoir chaud quand le temps est froid et que nos habitations soient fraîches lorsqu'il fait chaud. 

Nous trouvons normal d'avoir de l'eau lorsqu'on ouvre un robinet, d'être éclairés lorsque nous tournons l'interrupteur et de voir nos déchets disparaître lorsque nous actionnons la chasse d'eau.

Nous trouvons normal que nos supermarchés regorgent en permanence de produits qui paraissent indispensables à notre confort.

Nous trouvons normal de pouvoir séjourner en hiver au bord d'une mer tiède grâce à l'avion et d'aller faire nos achats de Noël à Londres ou à New-York.

Nous trouvons normal qu'on abatte des forêts entières pour produire le papier de nos éphémères journaux, qu'on ôte la vie chaque jour à des millions de poulets, de porcs et de vaches pour notre nourriture, qu'on épande largement des herbicides, des pesticides et des fongicides pour produire en quantité suffisante les céréales nécessaires à notre alimentation.

Nous trouvons normal d'arracher à la croûte terrestre des milliards de tonnes de minerais pour produire tous les objets dont nous ne pouvons plus nous passer.

Les automobiles, les lave-vaisselles, les laves linges, les congélateurs, les téléphones portables et les ordinateurs sont devenus à nos yeux des objets de première nécessité. 

Par ailleurs, nous sommes catastrophés à la vue des inondations que la télévision nous présente chaque fois qu'il y a un orage quelque part. C'est la faute au réchauffement climatique aurait dit Molière. S'il fait chaud, c'est le réchauffement climatique, s'il fait froid c'est le réchauffement climatique, si le Titanic a coulé c'est probablement le réchauffement climatique qui avait envoyé un iceberg devant sa proue.

Par contre, on nous cache soigneusement que la circulation automobile cause chaque jour la mort de 3'500 personnes dans le monde, plus de 50'000 blessés graves dont beaucoup seront condamnés au fauteuil roulant. Elle cause aussi des troubles respiratoire à des centaines de millions de personnes. C'est devenu la normalité de notre quotidien.

Le prix de notre confort

Tout ce que nous considérons comme normal n'est possible qu'à condition de brûler quotidiennement 21 millions de tonnes de charbon, 15 millions de m3 de pétrole et 10 milliards de m3 de gaz. Nous sommes devenus des dévoreurs d'énergie.

Toujours pour notre confort, on extrait annuellement de mines lointaines 1.5 milliards de tonnes de fer, 45 millions de tonnes d'aluminium, 20 millions de tonnes de plomb, pour ne citer que les principaux métaux. Voilà donc le côté obscur de notre évolution que nous qualifions de "progrès".

Nous avons tous une addiction à l'énergie !

Pour prendre conscience de la valeur de l'énergie que nous consommons, oublions les joules, les calories et les watts et imaginons une unité d'énergie plus prosaïque : la journée de pédalage. Si vous pédalez énergiquement sur un vélo d'appartement pendant une journée entière, vous aurez dépensé (ou produit si vous êtes relié à un générateur d'électricité) à peu près un kWh que votre fournisseur d'électricité ne vous facture que quelques centimes. Oui, l'énergie est vraiment bon marché !

Pour assurer notre confort et le bien être dans lesquels nous baignons, nous avons recours à une très grande quantité d’énergie. Toutes énergies confondues, transport, chauffage et surtout énergie grise, nous induisons chacun, dans notre monde occidental, une consommation journalière équivalente d'environ 120 kWh. Rappelons qu’un kWh correspond à une journée de pédalage. Nous induisons donc quotidiennement une consommation d’énergie cent fois plus élevée que celle que nos muscles peuvent produire !

Nous avons donc une très grande addiction à l'énergie dont la plus grande part (env. 84 %) provient de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Sans cette énergie que nous ne voyons pas, ou que nous ne voulons pas voir, notre mode de vie confortable n'existerait pas.

Nous ne souhaitons surtout pas de cure de désintoxication !

En faits, nous engendrons une dépense d’énergie chaque fois que nous envisageons la moindre dépense. La consommation d’énergie est donc proportionnelle au revenu de chacun, et la dépense totale d’énergie d’une communauté est proportionnelle à son produit intérieur brut (PIB).

 QE = k (N × R)

  QE  est la quantité d'énergie, N le nombre d'individus, R le revenu moyen de chacun et k un facteur qui tient compte des mesures prises modérer la consommation d'énergie. Notre niveau de vie et notre confort sont étroitement liés à notre facilité d’utiliser cette énergie.

Mes propos peuvent vous sembler provocateurs et exagérés mais ce sont les faits que nous ne souhaitons pas voir ! 

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